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> TRACES DES ATELIERS

Le train de 9h20
Histoires à choix multiples

Chapitre I : Basile

Chapitre II : Patrock

Chapitre III : Juliette

Chapitre IV : Vincent

Chapitre V : Céleste

Chapitre VI : Marie-Claire

Chapitre VII : Didier

Chapitre VIII : Aldo

Chapitre IX : Clément

Chapitre VIII

Aldo

Un entrepôt, deux entrepôts, trois entrepôts, quattro magazzini, cinque magazzini…

A Milan, à Paris, un trajet de gare, un tour de quai. Le ventre qui se tord et la gueule qui fait mine de chercher autre chose. Seul son visage lui dit qu’il est arrivé.

- Tu veux la voiture 4 ou la voiture 14 ?

- J’en peux plus de celui de 9h20. C’est le plus lent de la journée.

- Tu crois ?

-C’est sûr.

- Il s’arrête dans des bleds dont le centre est fait d’un quai et d’une horloge.

- C’est un TGV quand même, rapido espresso treno... !

- Ben ouais mais ils se sont aperçus qu’il passait partout en ralentissant un peu... c’était costaud les locomotives à charbon. Rails increvables. C’est pas le bitume.

- Bon allez on charge. On a plus que 45 minutes.

- Il est 8h22 détends toi !

- On doit avoir tout monter à 9h je te rappelle.

- Certes…

-Tu foutais quoi avant ? t’étais derrière un ordinateur ? T’es d’une lenteur, même le gars que tu remplaces battait pas tes temps !

Il pense à avant. C’était bien chiant aussi. Début de journée plus tard, plus calme, moins physique. Clope là, café ici, marcher sur une clope déjà éteinte avec un café froid. L’écraser de nouveau. Se prendre du café sur la manche en voulant retenir la porte. Courant d’air. Se sentir dans le courant d’air. C’était un métier vendu comme « derrière un bureau » et en fait on était plus souvent dans l’escalier, ou devant l’ascenseur, ou dehors à faire tourner les aiguilles avec les yeux. Le genre de métier qui protège pas du surpoids, du cancer de la gorge, ni d’Alzheimer. Mais il avait peu de temps pour aller la voir depuis son déménagement professionnel, qui avait bien affecté sa vie personnelle, à lui.

Apprendre, c’est ce qui l’avait motivé. Apprendre à écouter l’autre. Apprendre à parler italien. Apprendre à être en binôme au bar du train. En quatuor, quand les deux loustics au képi en uniforme s’accoudent au bar entre deux contrôles ou de la seconde à la première. Pas de télétravail, tu cherches pas qui se planque le plus. Elle non plus elle en avait pas, ce qui l’aurait bien arrangé quand même, lui.

- Alors 4 ou 14 ? On tire à pile ou face ?

VIII. 1. Il préfère la voiture 14 depuis qu’il sait...

VIII. 2. En réalité, il en a rien à faire...

VIII. 1

Il préfère la voiture 14 depuis qu’il sait qu’elle dessert le plus souvent l’entrée du métro qui file à San Siro. Si le match commence après 18h, il est juste avec le 9h20.

- Mets-toi derrière il reste une demi-heure. On est hall 2 on va passer sous la voie, y a déjà du monde là-haut. T’entends ?

Ça grouille, c’est ceux qui sont en avance qui sont les plus pressés. Ils veulent pas être les derniers en avance. Ni derrière ceux qui étaient en retard et qui ont raté le précédent. Les gens qui ont de l’avance. Ces gens qui suent « bien ». Ils suent chic. Ça sent peu, c’est pas de la sueur sincère. Elle était de ceux-là, elle. C’est de la sueur musculaire. Purement métabolique. Ils s’entrainent à raidir la mâchoire, à soupirer en courant pour feindre la seule cause légitime de contact physique appuyé, le retard. En deux semaines dans le hall 1 et 2, on les repère vite. On se trompe parfois en les récupérant 10 minutes plus tard effondrés devant l’affichage. C’est parfois aussi des anciens retardataires qui ont changé de vie. De boulot, de partenaire, d’enfants partis. Ceux-là, ils sont entrainés, ils ont gardé la gestuelle, les mimiques d’une vie de retards. Le plus intriguant est de loin le geste déterminé et incertain qui consiste à pointer sa voie de très loin, comme pour montrer aux badauds, s’ils en doutaient, que vous aviez un train à prendre. Certains se retournent même, guidant de leurs allers retours visuel une famille fictive à la traine. Tout est bon pour se faufiler. Occasionnellement, les moins aguerris provoquent une bousculade. Personne n’a encore raconté les retrouvailles entre le bousculant et le bousculé à la voiture bar. Souvent, ils paradent discrètement dans la queue de la buvette la plus proche de leurs voies, ne quittant alternativement jamais des yeux le panneau central et la position de la locomotive. Puis devant leurs voitures, miettes sur chemises et chemisiers, et clope au bec. Ils ont le culot de se signaler aux différentes personnalités officielles présentes à quai, pas tellement pour signaler leur présence avant l’heure de départ, çà ils le savent bien, mais plutôt pour limiter le risque de voir d’autres adeptes de leurs rituels anticipatoires venir garnir leurs rangs.

- Prend le monte-charge, on finira là-haut, j’ai pris mon sifflet.

- On a déjà la sonnette, tu vas finir aux portiques du quai avec les képis si tu continues.

On doit pas se montrer tout de suite, personne ne doit nous voir arriver dans ce train, et identifier les failles de la chaine du froid aussi. Il l’avait vue la première fois sur le quai d’en face alors qu’il chargeait. Parfois il avait des visions de cette vision. Un quai, une silhouette, le reste des silhouettes aussi mais moins net. La silhouette qui avance, la silhouette qui se retourne, qui cherche le bon endroit.

- On arrive à quelle heure-là ? Je les confonds tous au bout de 15 jours.

- Euh... notre trajet c’est 7h29.

- On a fait 11h la semaine dernière.

- Sanglier ?

VIII. 1. 1 :  Même pas, concurrence d’électricité...

VIII. 1. 2 M'en parle pas, ils étaient au moins une vingtaine...

Ou retour à l'intersection précédente

 

VIII. 2

En réalité, il en a rien à faire de la voiture 4 ou 14, aucune des deux ne lui parle. Pas de chiffre porte-bonheur, pas de date d’anniversaire de proches à qui il veut faire honneur, pas l’âge de ses gosses – il n’a pas de gosses, ou pas qu’il le sache, avec elle tout est toujours possible – deux chiffres paires, deux numéros qui, additionnés, donnent 18 et là ça lui parle parce que 18 c’est demain et que demain c’est peut-être le jour où il va la revoir. Mais on s’en fout, y a pas de wagon-bar en voiture 18. Il y a peut-être même pas de voiture 18.
- Va pour la voiture 14.
- Pour le Calvados hein ? T’es pas bien vif mais t’as de l’esprit.
- Ouai, ouai, pour le Calva, c’est ça.
Ils ne se comprennent pas. Pas grave. Il ne fait pas ce boulot pour papoter avec des collègues. Il serait resté au bureau sinon. Là-bas on papotait bien, on s’emmerdait bien aussi. Il avait eu envie de bouger, bouger d’une boite où rien ne bouge, bouger d’un poste duquel on ne bouge pas, bouger plus que devant un PC, l’OMS le recommande, donc bouger tous les jours en parcourant jusqu’à 320 kilomètres à l’heure ça lui avait paru pas mal. Il voulait du mouvement, il voulait du changement, il voulait faire de nouvelles rencontres, il voulait incarner un personnage différent tous les jours, peut-être même plusieurs par jour. C’était ce qui avait motivé sa démission. Il ne voulait plus se contenter d’être Aldo, Aldo le type qui occupe le bureau du 3ème, après les ascenseurs, Aldo le gars un peu marrant, juste ce qu’il faut pour jamais être pris au sérieux, Aldo le collègue qui sent le tabac froid parce que oui, quand on vit seul et qu’on ne fréquente pas grand monde et bien on fume à l’intérieur, fenêtres fermées ça arrive, ça rend le brouillard de l’esprit plus tangible.
Enfin voilà, il ne voulait plus être cette personne, il ne voulait plus être lui. Il n’était pas certain de vouloir devenir quelqu’un d’autre non plus, peut-être qu’il se destinait à devenir d’autres quelques-uns. Il fallait qu’il réfléchisse, qu’il essaie, qu’il échoue, qu’il soit le pire des individus et le meilleur, qu’il mixe les deux, qu’il devienne à tour de rôles, lambda, sensationnel, exubérant, original, apathique, sympathique, antipathique, hystérique passionné de céramique, il voulait tout expérimenter.
Il avait quitté son poste de fonctionnaire parce qu’il ne trouvait pas le moyen de se renouveler, enfermé dans sa case A2, avec tous les jours les mêmes collègues au teint blafard que les néons n’arrangent pas, tous les jours les mêmes pauses clopes –même sa consommation de cigarettes n’évoluait pas d’année en année-, tous les jours la même signature de mail qui lui rappelle son unique condition, inchangée, inchangeable. Ça n’avait pas été compliqué de partir. Personne ne lui manquait et, en témoigne sa boite mail, il ne manquait à personne.
Le voilà à bosser au wagon-bar. Barman il n’avait pas le charisme, contrôleur il n’avait pas l’autorité. Ça lui allait très bien ce poste. Il ne croisait jamais les mêmes personnes. Face à lui, une succession de familles, couples, groupes, personnages esseulés, vacances, week-end, déplacement pro, mêmes les raisons de leur présence étaient variables. Il pouvait alors s’adonner à sa nouvelle vocation, se tester, essayer des voix, des accents, des caractères. En seulement quelques semaines il avait tenté tellement de combinaisons qu’il serait incapable de toutes les lister. 
Alors qu’il avance aux côtés de son collègue, Aldo s’interroge sur l’incarnation du jour, quel service au wagon bar de la 14 ? 
Il avait bien fait de choisir la 14, ça lui faisait quelques voitures à traverser en laissant Luigi – sans doute Louis mais qui était-il pour juger un homme qui avait choisi une autre réalité pour effet de style – voiture 4.
Le temps de peaufiner son storytelling du jour et il est en place. Micro-ondes à gauche, paquet de chips et cookies en face et club sandwichs à droite.
09h12, les premiers passagers en manque de caféine commencent timidement à arriver.
La régie son annonce le départ imminent du train. 3, 2, 1 lever de rideau.

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VIII. 1. 1

- Même pas, concurrence d’électricité après l’orage. Pas bien compris le machino qui ne s’en remettait pas. Il sentait l’italien en colère. Fort.

- T’as tout mis dans le frais ?

- Tout ce qui peut fondre ouais.

Il a du mal à supporter ceux qui sont arrivés là après autre chose, les reconvertis. Plein d’attentes, trop perfectionnistes ou planqué ça dépend. Il préfère être avec ceux qui ont connu la nuit. Ils sont moins comme lui. Et puis ils ont l’expérience aussi. De la distance, des trajets sans certitude. Des trajets d’espoir. Ca le rassurait. Dans le contexte, elle, c’était quand même incertain. La suite ? Lui il avait dit qu’il demanderait un CDI Paris Milan. Silence depuis. En tout cas il aimait bien les récits des autres, des gars de nuit.

Les trains transfrontaliers. Les trains trop tard à prendre et trop tôt à descendre. Les trains qui disent bonjour en deux langues. Les trains qui prennent la pluie, la foudre et qui ne réclament aucune gare pour s’arrêter. Les trains qui chauffent l’été. Les trains qui datent. Les trains qui ont vu s’installer dans la locomotive des lignées familiales. Ceux qui entrainaient leurs conducteurs vers la mort à force de charbon. Lui aussi il tousse ce matin, il a même hésité à venir. Le seul avantage du privé c’est qu’ils flippent d’aller aux prud’hommes du coup tu profites de la médecine du travail pour éviter de consulter ailleurs et avancer la thune. Pour peu que tu sois sympathique, tu peux même demander quelques faveurs. Alors qu’ici, tu peux être sûr qu’ils vont t’arrêter une semaine sur un ton faussement bienveillant pour justifier de ne pas renouveler ta période d’essai. Pas le moment de se signaler en tout cas. Du coup il est venu quand même. Pas peur d’être contagieux en plus. Et puis même si, ça changerait quoi ? Plutôt le moment de se détendre en sifflotant un air de variété italienne. Un truc qui est rapidement agaçant si t’identifies pas le refrain mais c’est aussi un bon test pour rallier les autres à ta cause. A ton ambiance. Bénéfice même si ça prend pas : l’autre se tait. Du coup ça sifflote, ça pense au tram milanais, ça s’arrange avec sa conscience, ça se raconte des histoires sur les restes du bar que l’on se partage à la fin du voyage, ça imagine qu’elle voulait pas de nouvelles non plus, elle, ça visualise les lumières du stade.

- 8h55, dans 5 minutes on doit être en tenue et commencer à déballer.

9h10. 9h10 c’est le dernier carat. C’est le dernier moment ou tu peux encore décider de pas prendre le train ou de te déclarer malade, après t’as un jour de carence ou un licenciement. Depuis qu’ils ne se voient plus, il n’y a guère que le stade et les matchs qui motive sa reconversion.

C’est un emploi avantageux en même temps. Heures supps payées double. Week end décalé pour éviter le monde le soir au cinéma. Pas d’exposition aux radiations ou aux turbulences. Accident éventuel plus rare et moins dramatique. Possibilité de s’en sortir. Il a pas le permis. Elle non plus. Il pense qu’elle l’a et qu’elle veut pas conduire avec lui, ou en Italie, ou les deux. Leur premier week-end c’était en car. Milan Turin. Pour reprendre le train pour Aoste. Donc la gare, mieux desservi que l’aéroport sans véhicule. Et puis pas d’escale de plusieurs jours. Il aime pas les longs voyages. Il est jamais sorti d’Europe. Dormir plusieurs nuits près d’un aéroport, se taper les RER à l’étranger alors qu’un des objectifs dans ta vie c’est de pas se taper le RER à Paris. Le luxe des gares c’est leur histoire. On a construit autour d’elles. Si l’avion avait été inventé en premier, y aurait pas de centre ville, ou alors on vivrait dans les terminaux. Terminal 37, école et cinéma. Terminal 38, bar et restaurants. Ça ressemble peut-être à ça une vie d’avionneur. Devant les gares y a des marginaux. Pas beaucoup de places pour les clodos devant Orly, ça risquerait de ralentir le flux.

- Vas y envoie les bières et le vin.

- Merde, j’ai oublié l’alcool.

- Tu fais chier, c’est notre chiffre.

- Il reste 15 minutes, j’y vais. File les clefs.

- Tu traces, passe en bas et bloque la porte du monte charge. On peut pas être en retard pour ça.

Il pense à la petite entrée de l’hôtel, ses rideaux verts, ses lettres dorées et son petit tableau qui affiche souvent son succès : « 0 camera disponibile ». C’est elle qui réservait en général. La petite radio sur le meuble d’entrée, qui a toujours quelque chose à dire. La chaise de la salle de bain, trouée. Pas très clair si c’est de l’usure. La toile du paravent. Chaque paravent à la sienne. Vestige des chambres de la cours, destinée aux prostituées après-guerre. Toutes les chambres ont gardé un souvenir d’eux. Jamais plus d’une nuit d’affilée. Le charriot du petit déjeuner. Ils prenaient toujours le petit déjeuner séparés. Pour pas se faire voir. Même quand ses horaires à elles permettaient autrement. Ça vaut le coup de lui écrire. Juste pour savoir. Elle a encore quelques jours pour décider. Au début, il voulait pas s’en mêler, il aurait pas dû l’apprendre.

9h15, il ferme la porte de la 14 derrière lui. 5 minutes pour se décider à lui dire qu’il sera là, finalement. Le rendez-vous est à l’heure du coup d’envoi du match.

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VIII. 1. 2

- M’en parle pas, ils étaient bien une vingtaine à débouler sur la voie. Visiblement ils s’étaient faits refouler des hauteurs par les travaux de la ligne à haute tension. Donc ils descendent en meute vers la vallée et c’est comme ça qu’on a mis 11h. 
- Dingue ! Vous les avez percutés ? 
- Non heureusement le chauffeur les a vus à temps et a ralenti à mort. Juste à temps visiblement. Le train a tant secoué que j’ai vu ma dernière heure arriver ! Je me suis dit, pas de chance avec le taf, c’est seulement ma 2e semaine dans ce boulot. 
- Bon mais finalement non puisque t’es toujours là ? 
- Non, pas de percussion mais clairement le train a caressé du sanglier. Du coup procédure d’urgence, déblocage automatique des portes. Et il y a eu des connards qui n’ont rien trouvé de mieux que de sortir pour voir les bestioles et faire des selfies avec. 
- L’angoisse ! du coup j’imagine que tout a été débranché ? 
- M’en parle pas, ils ont coupé tout le secteur. Il a fallu aller chercher les gus, compter et recompter les personnes dans le train pour s’assurer que personne ne s’était lancé dans une pause clope, une rando dans les Alpes et ensuite faire rentrer tout ce petit monde dans le train sachant qu’en plus ça a duré des plombes. La direction ne voulait pas relancer le courant, on attendait, on disait qu’on avait tout le monde à l’intérieur mais on ne pouvait pas boucler les portes donc y avait toujours un petit malin qui ressortait. En plus y avait un EVJF, une vingtaine de meufs gonflées à bloc qui partaient faire la fête à Milan. Elles ont dégommé le wagon bar. Du coup toutes les voitures de 12 à 15 s’y sont mises. J’avais plus une goutte d’alcool dans mon stock avant 13h. Les gens des wagons étaient ronds comme des ballons. La direction disait qu’elle ne pouvait pas rebrancher, le chef de bord s’énervait. Ça a duré 3h, le temps qu’ils relancent le courant ! 
- Comment ça s’est dénoué ?
- Ils ont envoyé quelqu’un de la direction régionale sur place. Le mec, pas du tout adapté à la marche en montagne, arrive comme un con avec ses mocassins dans la pierraille pour remonter vers la loco. Les clients commençaient à s’échauffer à 2 grammes dans les alpages, ils ont tous collé leurs trognes sur les vitres pour regarder l’animal, après les cochons sauvages dévalent de la montagne, c’était le rat des villes qui remonte la chenille. Ils se sont lancés dans des paris sur le temps qu’il mettrait pour atteindre la loco. Certains se sont mis à le chauffer depuis la porte du 15, quand il a atteint le 13, ils ont fait une mini ola. Les paris allaient bon train.
- C’est le cas de le dire ! 
- Mais ça a vrillé. Le mec s’est rendu compte qu’on se foutait de sa gueule, il a commencé à s’énerver en mocassins et évidemment il s’est pété la gueule dans les pierrailles. Le mec, les pattes en l’air hurlait comme un putois. Il avait dû se fouler un truc. Du coup il a fallu aller le chercher, on l’a porté à 2 avec le contrôleur. On l’a emmené jusqu’à la loco. Le mec chouinait. Mais comme il voulait aller à l’hosto, il a appelé la centrale pour qu’on relance tout direct et qu’on trace jusqu’à Milan. Et ça a pas trainé à partir de ce moment-là.
- Ah ben, pas si mal finalement.
- Ouais pas si mal…
- Ben quand même ! ça commence avec une horde de sangliers et ça finit avec seulement 3h de retard et un type qui chouine. 
- Mouais sauf qu’avec le type qui chouinait, on a pas vérifié les effectifs des clients. 
- Et ? 
- Ben on a laissé la mariée sur place. 
- Quoi ? 
- Ça faisait partie des fans des bestioles. Elle avait disparu des radars. Ses copines pensaient qu’elle était aux toilettes mais visiblement non, elle avait pris la poudre d’escampette. A Turin ses copines ont reçu « finalement je préfère les cochons des alpages au mariage. Amusez-vous bien à Milan les copines ». 

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Basile
VIII.2 En réalité
VIII.1 Il préfère la voiture
VIII.1.1 Même pas, concurrence
Chapitres
VIII.1.1 OU VIII.1.2
VIII.1 OU VIII.2
VIII. 1.2 M'en parle pas
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